You’re The Worst, Kévin Blinderman
21 janvier 2021 jusqu'au 09 mai 2021
Entrepôt
 
   

Tarif

Entrée libre
 

Après un Bachelor obtenu à l’ENSAPC, Kévin Blinderman (n.1994) a passé le début de son Master de Fine Arts à la Bezalel Art Academy à Tel-Aviv et a obtenu son diplôme à l’école d’arts de Paris-Cergy en 2018. Il a notamment participé aux expositions Se réinventer autrement au Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis, à l’exposition A Study in Scarlet au Plateau / Frac Ile-de-France, à l'exposition Futures of Love aux Magasins Généraux et à la foire Contemporary Istanbul avec Extramentale. En février dernier, il a présenté son travail dans des expositions collectives à la Galerie Sultana (Paris) et à la galerie XC Hua (Berlin).

Kévin Blinderman vit et travaille actuellement à Berlin et Paris et participe au programme Berlin for Artists (BPA) en 2020. Il est membre de Treize, espace d’art parisien et co-organisateur avec Paul-Alexandre Islas des soirées Queer Is Not A Label. Adoptant une approche transversale comparable à celle d'un show runner, sa pratique souligne avec violence/amour les distances qui nous rassemblent, catalysant le danger que représente la recherche d'un peu de douceur.

C'est la première exposition personnelle de Kévin Blinderman. C'est aussi la première exposition d'un Kévin au Confort Moderne. Prénom le plus populaire en 1994 sur l'ensemble du territoire français à l'exception de la Corse comme nous l'apprend une carte présente dans l'exposition.
C'est aussi son année de naissance.

Kévin Blinderman a passé une partie de l'année 2020 en résidence au Confort Moderne. On sait peu de choses de ces passages à Poitiers. Il a réalisé une sérigraphie, peut-être le premier "meme" sérigraphié sobrement titré : Autoportrait en jeune mignon élevé par la pornographie (après Benjamin West). Il a également organisé une soirée Queer Is Not A Label avec Paul Alexandre Islas qui fut une cure de jouvence et de plaisir au cœur de cet automne dégradé. Il aurait également rendu possible le tournage d'un film dont on ne se sait presque rien.

On se souvient ici de cette silhouette noire, bien réelle celle-là arpentant les espaces de la friche, mains croisées dans le dos, perchée sur des chaussures plateformes, tantôt souriant tantôt absent, toujours "moody". C'est précisément l'image de ce moment qui fut le point de départ de l'exposition, image à laquelle nous avons très vite associé le mot "désarroi".

L'artiste a une sympathie pour les machines, pas tant pour leur capacité technologique que pour leur évocation anthropomorphique. Ainsi, une enceinte sur son pied évoque vaguement un danseur sur son plot, une lampe chauffante, un être prêt à vous enlacer. Pour l'exposition, l'équipement technique de la salle de concert devient un vocabulaire utilisé autant pour sa capacité à générer du son et de la lumière que pour ses qualités formelles.

Sans les transformer, il les déplace pour proposer une installation qui s'activera par moment au son d'un track de Bulma, jeune dj et producteur, ex activiste de la scène emo. La sensualité froide des objets, le son "emo" et la débauche un peu vaine de lumière nous renvoient à un vide sidérant. On pourra convoquer une histoire des expositions et ces tentatives de mettre en mouvement le "white cube", imaginer découvrir un espace une fois la fête terminée. Cela évoque les 90's sauf que le portrait de l'artiste édité en carte postale avec ce filtre Instagram et ce son "emo core" nous rappelle que Kévin est bien un enfant de son temps.

Télécharger le dossier de presse de l'exposition