Science-fiction institutionnelle
Léa Beaubois, Fabrice Bernasconi Borzi, Létitia Chanliau, Sara Da Silva Santos, Gustave Didelot, Rémi Dufay, Caroline Etter, David Evrard, Valentine Franc, Jill Gasparina, Nicholas Goudket, Clement Hebert, Brieg Huon, Samuel Lecocq, Mathias Pfund, Bruno Schaub, Laura Spozio 20 février 2017 jusqu'au 19 mars 2017
Frac Poitou-Charentes, site de Linazay
 
   

Tarif

Entrée libre
 

Avec les étudiants du Work.Master de la HEAD – Genève, Haute école d’art et de design, et du Master Sculpture de l’ERG – Bruxelles
A partir de la collection du FRAC Poitou-Charentes

L’exposition Science-Fiction institutionnelle résulte d’une expérience pédagogique. Pendant 6 jours et 5 nuits, Jill Gasparina (curatrice au Confort Moderne et enseignante), des étudiants de Work.Master de la Haute Ecole d’Art et Design (Genève) ainsi que David Evrard (artiste et enseignant) et des étudiants de l’Ecole de Recherche graphique (Bruxelles) se sont enfermés dans le FRAC. Les 17 membres du groupe ont habité le FRAC, dormi dans les espaces d’exposition, arpenté encore et encore les alentours du site, et ils ont travaillé dans les réserves, pour s’approprier la collection avec l’aide des deux régisseurs.

Cette expérience de travail collectif avait trois objectifs : mener un travail curatorial sur la collection, utiliser le lieu comme une résidence d’écriture (en s’inspirant du site pour écrire de la science-fiction), et enfin, transformer le FRAC, le temps d’une semaine, en un atelier de production.
Il en résulte une exposition en trois chapitres.

La première salle est une exploration autour d’un imaginaire de western, directement inspiré par le site étrange du FRAC. Une vidéo, réalisée collectivement pendant la semaine, a été produite à partir de l’activation de certaines pièces de la collection, ainsi que de jeux d’incrustation visuels. Autour de cette vidéo, un ensemble d’œuvres de la collection dessinent un paysage où les jeux ironiques sur les stéréotypes se mêlent à des propositions visuelles et poétiques.

La seconde salle s’articule autour d’une édition réalisée pendant la semaine à partir de deux œuvres, After Matisse de Sherrie Levine, et une lampe de Mariano Fortuny. Cette lampe, produite originellement en 1907, a marqué les esprits par son design hautement futuriste pour l’époque. L’édition retrace sous la forme d’une fiction l’évolution de l’état de l’œuvre de Sherrie Levine, à partir du jour du vernissage, jusqu’aux années 2030. Page après page, constat après constat, on voit l’œuvre se dégrader, jusqu’à la destruction : à travers ce registre de notes de conservation, on devine que la destruction de l’œuvre a des causes plus larges, et plus dramatiques qu’un simple problème de conservation. Cette édition fait ainsi allusion, à travers un prisme apparemment impersonnel, aux fantasmes catastrophistes qui nourrissent notre époque (pollution atmosphérique, crise énergétique, fin du monde).

Les deux dernières salles, quant à elles, présentent un accrochage de type muséal (salle de peinture et cabinet d’art graphique) comme un voyage dans le temps et dans un autre type d’institution. Elles résultent d’une recherche sur les modes de circulation des œuvres de la collection : ne sont présentées que des œuvres qui n’ont pas été sorties des réserves depuis une dizaine d’années. Résistant à l’envie pourtant pressante de montrer les œuvres les plus connues et les plus vues de la collection, le groupe de travail a souhaité au contraire s’interroger sur les effets de mode qui prévalent à la constitution d’une collection et à sa diffusion. Et il se pourrait bien que cette peinture expressionniste, fortement ancrée dans les années 1980, retrouve prochainement une grande visibilité.

Le Work.Master sur le site de la HEAD
Le site - blog de Work.Master
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