Collatéral
Liz Deschenes, Sam Lewitt, Scott Lyall, Sean Paul, Eileen Quinlan, Blake Rayne, Nora Schultz, Cheyney Thompson 05 juin 2009 jusqu'au 23 août 2009
 
   

Tarif

 

L'exposition réunit des artistes américains qui ont une pratique d'atelier et qui questionnent les moyens de production, d’exposition et d'exploitation de l'oeuvre d'art. Ils travaillent la peinture, la photographie ou l’installation en privilégiant l'abstraction et manipulent les images avec méfiance et humour. Cette petite bande d’artistes new yorkais réinvente le tableau abstrait qui résiste au marché et au glamour. En marge des superproductions et autres mystifications pop ou spectaculaires, ils s’appliquent à la construction d’une œuvre résistante et radicale. Ils sondent sans relâche ni enfermement le support et la surface, connaissent par coeur la peinture française des années 70 et portent une admiration sans borne à Martin Barré. Ils reprennent à leur compte le modernisme, sans être dupes, leurs œuvres agissent comme autant de clichés de l'abstraction et font images. Ils procèdent par décalage, inversion et anachronisme, élaborent des systèmes de déconstruction des processus de fabrication du tableau aussi farfelus que rigoureux si bien qu’ils ne cèdent jamais à l’enfermement. Affranchis des modèles historiques, l’improvisation et l’intuition sortent le tableau de ses problématiques strictement picturales pour migrer vers une zone incertaine. L’exercice de l’exposition collective requiert toujours en amont un choix, l’établissement d’une liste avec tous les aléas et la subjectivité que cela peur requérir, petits dénominateurs communs qui unissent ces artistes : une géographie et l ‘appartenance à une scène locale : New York, une pratique d’atelier, la construction d’une abstraction radicale, un questionnement des moyens de production, d’exposition et d’exploitation de l’oeuvre d’art, une forme de résistance au marché et au glamour. Les artistes invités se sont vite emparés de ces questions et, après une longue hésitation, ont choisi de faire appel à la médiation d’un critique, commissaire fictif : Storm Van Helsing. Cette médiation a permis la rédaction d’un texte commun qui explicite la position choisie par les artistes pour répondre à l’invitation. L’organisation propose donc deux modèles d’exposition possible. L’un est pragmatique et démocratique et entre directement en résonance avec le mode d’organisation de l’institution accueillante : Le Confort Moderne. Le plus grand mur a été divisé en 24 parties. Chacune des cases, d’égales dimensions, reçoit une oeuvre. L’aléatoire de la grille répond à l’aléatoire de la liste d’artistes composant l’exposition. Le second modèle met en scène la subjectivité d’un accrochage collectif, hauteur parfaite, jeux formels, grands murs blancs, effets de circulation. Le texte de Storm s’émancipe du support édité pour prendre la forme d’un générique dans la salle noire de l’entrepôt-galerie. L’exposition est traversée par de multiples clins d’oeil contextuel. L’apparition d’affiches sur certaines toiles, la grille d’accrochage et la bande son sont directement tirées de la grille du carton d’invitation, lui même largement inspiré du film, North by Northwest de Hitchcock. La dernière salle, enfin est une collaboration des artistes : des projecteurs à même le sol produisent des sources lumineuses qui viennent habiller les murs de l’exposition. Un happy end ? En tous cas la démonstration qu’il est possible de dire OUI...