Vernissage + Concert de MEDIANOCHE : le vendredi 16 mai à partir de 18h

Programme détaillé de la soirée ici

L’artiste argentine Marina De Caro signe avec Una puntada para cada desvelo sa première exposition d’envergure en France. Extrait d’un poème ou d’un air d’opéra ? Le titre, choisi délibérément par Marina De Caro dans sa langue maternelle,

séduit par sa portée allégorique et sa musicalité.

« Puntada » évoque le point de couture, plus précisément le trait d’union entre deux mailles, tandis que desvelo fait référence à l’esprit en éveil, la nuit blanche. Nous pourrions ainsi proposer une interprétation de ce titre comme « Tisser pour rester éveillé » ou encore « Tisser des pensées nocturnes ». Dans l’œuvre de Marina De Caro, la richesse formelle, la matérialité du textile cousu main, comme la vibration et l’énergie des couleurs portent des intentions politiques, féministes, musicales et poétiques. 

L’artiste aborde le monde à travers la danse, le mouvement, dans une dimension corporelle qui
est fondamentale. Marina De Caro imagine des œuvres sollicitant plusieurs sens qu’elle rassemble  dans une grande œuvre qui convoque l’ouïe, le toucher et la vue. 

Una puntada para cada desvelo constitue ainsi une étape dans cette recherche en cours : la création d’un grand opéra. L’installation textile créée pour l’exposition joue des vibrations et de l’expérience sensible générée par la superposition des couleurs et des lignes horizontales qui sillonnent les pièces de tissus comme autant d’abstractions textuelles. Cette installation constitue à la fois un décor et une partition sensorielle à déchiffrer. Dans son grand opéra, les couleurs comme les textiles sont tout autant des éléments de décor que des interprètes qui se font la voix de figures féministes que Marina De Caro réactive : Olympe de
Gouges, Virginia Bolten, Pepita Guerra…

L’artiste a fondé en Argentine le collectif Cromoactivismo, qui s’empare de la couleur pour transmettre des messages politiques et poétiques. Marina De Caro développe un travail multi-disciplinaire qui explore les notions d’espace et d’expérience corporelle. En contrepoint de l’installation centrale qui réinvente l’espace de l’Entrepôt, une sélection d’œuvres de petits formats, dessins et peintures, compose une autre partition, plus intimiste, entre tonalités et silences. 

À travers ses œuvres, Marina De Caro invite le visiteur à une expérience sensible et réfléchie. Faire ensemble, recréer, confectionner pour contrer l’ennui et résister à un contexte sociétal effrayant. C’est un appel à ne pas se laisser endormir, à manifester, à continuer de penser et à rêver.

Née en 1961, à Mar del Plata, en Argentine.
Vit et travaille à Buenos Aires.

Elle est représentée par la galerie In Situ - Fabienne Leclerc, Grand Paris.

Marina De Caro est l’une des artistes latino-américaines parmi les plus influentes de sa génération. Elle habite le monde en peintre, en dessinatrice, en danseuse, en tricoteuse, en pédagogue, en performeuse. Elle réinvente l’espace, repousse les limites de l’attendu pour donner existence à ce qui vibre, vivifie, à ce qui surprend la norme, l’habitude, le convenu. À ce qui déconcerte.

Développant un travail pluridisciplinaire intégrant dessin, sculpture et performance, Marina De Caro expérimente les notions d’espace, d’expérience corporelle, d’intuition et d’émotion au sein d’un univers coloré. Le dessin est pour elle l’étape initiale et fondamentale à tout projet. Elle dessine, depuis et vers l’âme, des formes fabuleuses, baroques et oniriques. Ses installations se déploient dans un espace poétique et sensible, prenant souvent la forme de sculptures flexibles et mobiles. Spécialement créées pour interagir avec le·a spectateur·ice/interprète, ces œuvres invitent à faire l’expérience d’une dimension imprévisible de la vie quotidienne, des comportements et des normes corporelles et sociales.

S’intéressant à la refonte du système artistique, la gestion des projets d’artistes et les processus éducatifs, elle a coordonné le Proyecto Trama de Buenos Aires : un programme international de coopération et de confrontation entre artistes, de 2001 à 2005. Depuis les années 2000, Marina De Caro dirige un atelier d’artistes à Buenos Aires,
ainsi que l’École pour l’investigation des incertitudes et la matérialisation des idées.
Elle a également développé différents projets pédagogiques ; Artistes en disponibilité : L’éducation comme espace pour le développement des micropolis expérimentale, dans le cadre de la 7ème biennale de Mercosul Grito e Escuta à Porto Elgre au Brésil et Le labyrinthe des sens au Musée d’Art Moderne de Buenos Aires. 

Elle est membre du collectif militant et poétique Cromoactivismo, composé de trois artistes et deux théoriciennes de l’art qui intervient, par le biais de la couleur, au sein de mouvements politiques et sociaux.