The (Wo)man of the Future. Chris Korda, une rétrospective
10 juin 2022 jusqu'au 28 août 2022
Entrepôt
 
   

Tarif

Entrée libre
 

Il y a 30 ans, en 1992, la militante écologiste et transgenre Chris Korda (née en 1962) fondait la Church Of Euthanasia (l’Église de l’Euthanasie). « Les biographies n’auront plus d’importance lorsque les raz-de-marée déferleront sur nos villes. Répondre à des questions personnelles encourage les gens à penser que le jeu peut continuer. Le jeu se termine. Nous avons presque toutes et tous perdu et même pour les quelques vainqueurs, il s’agit d’une victoire à la Pyrrhus, dans une cabine en première classe sur un navire en perdition. Il est grand temps de dire la vérité aux gens. Dans un avenir proche, peu importera d’où vous venez ou à quel point vous êtes populaire. Ce qui comptera, c’est votre capacité à coopérer avec les autres, car la survie nécessitera une solidarité à une échelle encore inconcevable. La seule histoire qui compte, c’est celle qui racontera comment on a arrêté de brûler autant d’énergie fossile et comment on est alors devenu une espèce plus éclairée. »1

Le Confort Moderne s’associe aux commissaires d’exposition l'artist-run space Goswell Road pour présenter une rétrospective de l’œuvre de C. Korda, réunissant pour la première fois sa pratique musicale et artistique, ainsi que son important travail en tant que fondatrice de la Church Of Euthanasia. Les bannières originales peintes à la main et brandies lors des manifestations de la Church Of Euthanasia seront exposées parmi d’autres archives vidéo et photographiques réalisées depuis 1992, ainsi que des peintures emblématiques et inédites de son cofondateur, le pasteur Kim. Son travail de codeuse sera également mis en avant comme faisant partie intégrante de sa pratique artistique, ainsi que ses pièces musicales et hypermédia. « Je n’écris pas ma musique de manière habituelle. Je construis des sculptures cinétiques, et ces sculptures qui génèrent ma musique sont virtuelles. Cela signifie qu’elles n’existent que sous forme de données dans mon logiciel. C’est une manière de travailler qui me vient d’un artiste relativement obscur du XXème siècle nommé Thomas Wilfred. Comme moi, Wilfred était à la fois ingénieur et artiste, mais il a vécu avant l’ère informatique, il a donc conçu des sculptures cinétiques physiques pour générer son art. Une partie de ce qui rend mon art différent est la collaboration avec mes algorithmes. En d’autres termes, au lieu d’utiliser des machines comme des serviteurs, je les invite sur un pied d’égalité à partager l’espace créatif. Elles ont des capacités que je n’ai pas, donc on se complète. Elles fournissent la vitesse et la précision, tandis que j’apporte le désir et l’intuition. Ce qui en ressort est plus grand que la somme des parties. Je trouve surprenant la résistance qu’ont les gens à co-créer avec les machines. Elles ne sont pas de simples outils ou extensions de nous-mêmes, leurs forces n’empiètent pas forcément sur les nôtres. Elles peuvent nous surprendre, faire des erreurs intéressantes et révéler des royaumes cachés, mais seulement si l’on se tient prêt à parler couramment leur langue. »2

 

Biographies :

Chris Korda (née en 1962 à New-York) est une artiste nouveaux médias, transgenre, activiste, musicienne, développeuse de logiciels et révérende de la Church Of Eutanasia fondée en 1992. Elle vit et travaille actuellement à Berlin, en Allemagne.

Goswell Road est un espace d’art indépendant et une maison d’édition fondés en novembre 2016 par le duo d’artistes franco-anglais Ruiz Stephinson. Le nom du projet est emprunté à la rue où les artistes habitaient à Londres avant de déménager à Paris, et il semble dériver de la formule « Le Puits du Dieu », en référence à la pratique païenne de rites d’adoration autour des sources d’eau. Ils éditent un livre pour chaque exposition produite et composent un bouquet de fleurs en parallèle des œuvres exposées. La pratique curatoriale de Ruiz Stephinson a permis à Goswell Road de participer à Paris Internationale (Paris, 2018, 2019), Art-o-rama (Marseille, 2021), Liste Art Fair (Basel, 2021), au Conceptual Fine Arts (Milan, 2021), The Ambassador to France in Swizerland's Residence (Berne, 2021), Sultana Summer Set (Arles, 2021), Haus (Vienne, 2021).

 

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  1. et 2. Chris Korda, 2021, en réponse à Quentin Grosset. L'interview a été publié dans son intégralité dans le numéro 233 de Trax Magazine, décembre 1 2021.
Groupe 0
English version
 

Transgender environmental activist Chris Korda (b. 1962) founded the Church of Euthanasia 30 years ago in 1992. 2022 is an important year for many reasons.

"Biographies won’t matter when waves are washing over our cities. Answering personal questions encourages people to think that the game can continue. The game is ending, nearly all of us lost, and even for the few who won, it’s a Pyrrhic victory, a first-class cabin on a sinking ship. It’s long past time to start telling people the truth. In the near future, it will not matter where you came from, or how popular you were. What will matter is how well you can cooperate with others, because survival will require cooperation on a scale that’s currently inconceivable. The only story that matters now is the story of how we finally stopped burning fossil carbon and became a more enlightened species."

Le Confort Moderne partners with artist-run space Goswell Road to present a retrospective of Korda's oeuvre, bringing her important work as founder of the CoE and her personal music and art practice together for the first time. The original hand painted banners used in the CoE actions will be presented with diverse archival props, videos, and imagery from the actions the CoE have performed since 1992, alongside unseen iconic paintings from CoE founder Pastor Kim.

Korda's historic and ongoing practice as a programmer will be highlighted as an integral part of her creative and artistic practice, as well as her music and hypermedia objects:

"I don’t write my music in the usual sense. I build kinetic sculptures, and the sculptures generate my music. The sculptures are virtual, meaning they exist only as data within my software. My process is related to the work of a relatively obscure early 20th century artist named Thomas Wilfred. Like me, Wilfred was an engineer as well as an artist, but he lived before the computer age, so he built physical kinetic sculptures to generate his art. Part of what makes my work different is that I collaborate with my algorithms. In other words, as opposed to just using machines as servants, I invite them into the creative space as equals. They have abilities that I don’t have, and I also have abilities that they don’t have, so we complement each other. They supply speed and precision, I supply desire and intuition, and what emerges is greater than the sum of the parts. I find it surprising how resistant people are to the idea of co-creating with machines. Machines are no longer mere tools or extensions of ourselves, and their strengths don’t necessarily overlap with ours. Machines can surprise us, make interesting mistakes, and reveal hidden realms, but only if we’re willing to become fluent in their languages."

Biographies:

Chris Korda (b.1962, New York City) is a transgender multimedia artist, activist, musician, software developer and the leader of The Church of Euthanasia (est. 1992). She currently lives and works in Berlin, Germany..

Goswell Road (est. 2016) is an artist-run-space and publishing house based in the atelier of Franco-British artist duo Ruiz Stephinson. The name originates from the road the artists lived on in London, before relocating to Paris, and is said to derive from the phrase “God’s Well,” which references the pagan practice of well-worship. With each show at the space a book is published and a bouquet of flowers is curated in parallel with the works shown. Their curatorial practice has seen Goswell Road invited to partake in Paris Internationale (2018 & 2019), Art-o-rama Marseilles (2021), Liste Art Fair Basel (2021) and Conceptual Fine Arts (Milan), The Ambassador to France in Swizerland's Residence (Bern), Sultana Summer Set (Arles), Haus (Vienna)

1 and 2Chris Korda, 2021 in response to Quentin Grosset. The interview was published on its entirety in Trax Magazine issue no. 233, December 2021.