Premier Degré, Johan Papaconstantino
17 septembre 2021 jusqu'au 19 décembre 2021
Entrepôt
 
   

Tarif

Entrée libre
 

Johan Papaconstantino n’a pas 30 ans. Originaire de Marseille, il vit actuellement à Paris. Pour sa première exposition monographique, il investit les 1000m2 de l'entrepôt du Confort Moderne et présente plus de trente œuvres réalisées entre 2016 et 2021.

Depuis les premières heures du Confort Moderne, le cœur des membres de l’OH, association pilote du lieu, palpite pour ces artistes à l’identité double et riche. On pense à Sonic Youth, Davide Balula, Rita Ackerman, Daniel Johnston, Herman Düne, Nicolas Fenouillat, David Ancelin, Frànçois Marry ou plus récemment Régina Demina. A l’aise sur scène comme en galerie, ces artistes ont nourri l’identité du lieu. En jeune cousin éloigné, Johan Papaconstantino entre dans cette grande famille protéiforme.

Dès le collège, il vit ses premiers chocs esthétiques picturaux et musicaux. Initié à la musique grecque lors des fêtes religieuses familiales, il commence à s’intéresser plus sérieusement à cette musique. Alors que ses camarades écoutent les dernières sorties du moment, il se prend de passion pour celle-ci et se met à écouter du Rebetiko, du Laika, encore du Tsifteteli en boucle dans son baladeur mp3. Pour ses 18 ans, son père l'emmène chez un luthier d’Athènes et lui offre son propre bouzouki qui l'accompagne encore pratiquement partout aujourd’hui. Parallèlement, il commence à peindre, découvre la peinture religieuse et les grands maîtres de la Renaissance (Le Caravage, Bronzino) mais aussi Ingres, Matisse…

Les avancées technologiques actuelles offrent à l’artiste un vaste champs d’expérimentations picturales et lui permettent surtout de travailler plus rapidement. Pour autant, même s’il fait par exemple de la peinture numérique, on ne le verra jamais utiliser un vidéoprojecteur pour gagner du temps en décalquant un dessin préparatoire sur sa toile. Il comprend rapidement que la notion de temps est primordiale et que chaque étape est nécessaire dans son processus de création. C’est ainsi qu’il se plonge dans les recettes de peintures des grands maîtres de la Renaissance pour retranscrire une lumière ou une transparence.

En autodidacte, il s’accomplit à travers la maîtrise progressive de nombreuses techniques qu’il acquiert et qu’il tente de synthétiser dans sa pratique. Même s’il n’aime pas dire qu’il fait un travail laborieux, il pratique quotidiennement ses instruments (bouzouki, guitare, batterie et ordinateur), met parfois plus de huit mois à achever un tableau et se permet de réaliser ses disques tout seul. Il n’est pas un nerd de la technique mais préfère maîtriser l’ensemble des étapes qui lui permettront d’arriver à ses fins.

Dans les écoles d’art où il est reçu, ses enseignants l'incitent à faire évoluer sa posture de peintre jugée trop classique. Mais l’artiste déterminé garde sa ligne et se fait écarter successivement de celles-ci. Ce n’est pas pour autant qu’il n’est pas un artiste contemporain. Bien au contraire, il veut tout et prend tout, cherchant à faire le pont entre classicisme et expérimentations contemporaines. Dans cet amalgame, il tente de trouver une harmonie dans laquelle la peinture classique rencontre la lumière bleue de nos écrans (série de peintures numériques sur Ipad). Dans l’exposition, il dévoile avec finesse la richesse de ses inspirations jusqu’à confronter, parfois avec violence, les petits et grands formats, l’huile, l’aérographe, les images 16 couleurs de paintbrush et le mapping sauvage.