Pardon pour la lumière
Romuald Jandolo , Elora Weill-Engerer
Du 19 septembre au 21 décembre 2025

Ouvert du mercredi au vendredi de 12h à 18h + le weekend de 14h à 18h.

Entrée libre
Exposition  
   

Vernissage, le jeudi 18 septembre à 19h, dans le cadre de Grand Mess x 40 ans

À l’occasion des 40 ans du Confort Moderne à Poitiers, le lieu accueille l’exposition personnelle de Romuald Jandolo sous le commissariat d’Elora Weill-Engerer. Pardon pour la lumière déploie une installation grand format peuplée de figures ambiguës, entre derviches tourneurs, fantômes grotesques et effigies inquiétantes du Ku Klux Klan. L’artiste nomme ces personnages les matassins, témoins ou bourreaux d’un rituel suspendu, puisant dans les sorcières de Francisco de Goya, les violences de la foire coloniale et les origines équestres et guerrières du cirque. Ces mises en scène carnavalesques du pouvoir habillent de paillettes les pantins d’une farce tragique. Et sous les feux de la rampe, c’est la lumière elle-même qui accuse une histoire qui bégaie, qui se rejoue en boucle.


Romuald Jandolo
 
Né en 1988 dans une famille gitane nomade de circassiens, Romuald Jandolo se produit, enfant, lors des spectacles qui se déplacent de ville en ville, à travers toute l’Europe. Il conserve de ce monde une iconographie de bouffons et de saltimbanques et une attention au masque, au travestissement, au grotesque et au joyeux teinté de mystère. Romuald Jandolo travaille notamment sur la notion d’identité, d’abord à travers la performance puis par la céramique. La fête est chez lui performative avant d’être plastique. Mais elle se retrouve également dans les petits objets en céramique qu’il façonne et qui témoignent d’un héritage syncrétique familial, allant des saints patrons à certaines croyances populaires. Le monstre, l’autre en général et le rôle qu’il joue dans les arts du cirque, se rencontrent également de manière récurrente dans cette pratique, à la lisière du récit intime et de l’imagerie populaire des feux de la rampe. Il a exposé en France et à l’étranger, notamment à la Casa de Velázquez de Madrid, au Palais Royal à Paris, au Centre Pompidou Metz ou plus récemment avec le Centre d’art Le LAIT à Albi. Son travail fait partie de plusieurs collections, dont le Fonds d’art contemporain - Paris Collections et Les Abattoirs, Musée - FRAC de Toulouse. Son œuvre se nourrit des déplacements, il a participé à de nombreux programmes de résidences : au PLUG in ICA de Winnipeg (Canada), au MA Studio à Istanbul (Turquie) ou encore à Triangle-Astérides à Marseille.
Elora Weill-Engerer
 
Elora Weill-Engerer est diplômée de l’Ecole du Louvre, de Paris IV et Paris 1 en histoire de l’art, art contemporain et muséologie.Critique d’art et commissaire d’exposition indépendante depuis 2016, elle est membre de l’AICA (Association internationale des critiques d’art) et du conseil d’administration de C-E-A (Commissaires d’exposition associé.e.s). Elle a obtenu plusieurs prix et bourses dans le cadre de ses activités, notamment le prix de la critique d’art AICA-France en 2023, la bourse Traverses pour la critique d’art en 2024 et la bourse ADIAF émergence en 2025. En doctorat d’histoire de l’art (Paris 1), elle est chargée d’études et de recherches contractuelle à l’INHA (Institut National d’Histoire de l’art) depuis octobre 2024. Sa thèse porte sur l’écriture d’une histoire rom, gitane, manouche et voyageuse de l’art contemporain depuis les années 1960.