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Le bassiste norvégien Ingebrigt Håker Flaten (The Thing, entre autres) s'est acoquiné à des musiciens d'Austin et Houston, pour monter ce power combo qui défie toute tentative d'étiquetage. Jazz, un peu forcément, rock, carrément dans l'esprit et dans le son, punk dans la rage de jouer ou la fausse désinvolture, Afrobeat pour la touche épicée et hip hop avec les envolées vocales d'un trompettiste-phraseur à mi-chemin entre Don Cherry et Eyedea. Un beau bordel stylistique pourtant d'une cohérence rare, la musique des Young Mothers est libre de toute promesse de consensus musical. Les dérapages rap, les sons grindcore massifs et les passages free font partie intégrante de compositions incendiaires ou d'impros libertaires. Les différents egos musicaux du groupe suivent un concept étrangement discipliné et pourtant anarchique. Un mélange frais et pas bien orthodoxe que leur bassiste initiateur mais non-leader décrit comme sa vision du jazz d'aujourd'hui. De quoi ressortir la citation intemporelle de Zappa : " le jazz n'est pas mort, il sent juste bizarre"... |