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Paix en Suisse. Les plus observateurs d’entre vous auront sans doute remarqué ce tag génial apparu il y a peu sur les murs de la Grand Rue. Le duo helvète Hyperculte en apprécierait sûrement la malice, lui qui invite l’auditeur à déstructurer le réel au profit d’un monde réenchanté. Animal sauvage bicéphal, Hyperculte est conduit par le contrebassiste de l’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp et la batteuse de Massicot. Ensemble, ils touchent du bout des poings l’urgence et l’audace de Liquid Liquid, les recherches d’Arthur Russell, la fougue décomplexée de Neu! et de Can, la pop barrée d’Areski et ce quelque chose d’impalpable et d’incantatoire venu des profondeurs du terreau de l’existence. Adeptes du minimalisme, ils procèdent par retrait et soustraction, saisissent la pulsation ultime et la répètent dans un voyage sensible vers une transe libératrice. Seules les voix nous sortent de ces boucles hypnotiques, comme une incitation à se lever, à danser et à se battre, le temps d’un long frisson de plaisir. |